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Actions Oxygène

Actions oxygène

L'Oxygène au coeur de notre projet

L’OFCP ( organisation franco cambodgienne de pneumologie) puis SPI qui lui a succédé s’est préoccupé dès 1994 de l‘approvisionnement en oxygène des hôpitaux dans les pays en développement. Nous avions été particulièrement sensibilisés à ce problème en raison de la fréquence des pneumocystoses pulmonaires chez les patients sida, très nombreux au Cambodge au milieu des années 90 et qui nécessitaient des débits d’oxygène de 10 à 15 l/mn dans la phase aigue.

Notre contribution à ce problème a longtemps consisté en un apport massif et répété d’extracteurs individuels d’oxygène, le plus souvent de seconde main, dons de nos prestataires d’ oxygène avec qui nous avions l’ habitude de travailler dans nos hôpitaux respectifs. Nous avons envoyé de très nombreux extracteurs en Asie ( Cambodge), Afrique de l’ouest et Madagascar.

Malheureusement, ce système avait ses limites et ne pouvait combler les besoins en O2 des hôpitaux publics. De plus de nombreux extracteurs tombaient prématurément en panne en panne, faute d’une maintenance adaptée et surtout pérenne. Enfin, en pays tropical, l’humidité ambiante saturant les colonnes d’absorption de l’azote dans ces petites machines les achevaient prématurément…

La récente épidémie de Covid et la crise majeure en Inde ou des milliers de patients sont décédés faute d’oxygène en 2021 a mis en lumière, si il en était encore besoin, la nécessité d’équipements lourds permettant une autosuffisance en 02.

L'Oxygène médical

L’oxygène médical (O2) est produit à partir de l’air (21 % O2, 78 % d’Azote, 1 % gaz rares).  Il est délivré, dans les hôpitaux, et au domicile, par 3 moyens : O2 liquide, obus d’O2 gazeux (produits sur site industriel par cryogénie puis transportés vers l’utilisateur) et production sur site, utilisant  l’adsorption réversible de l’azote par tamis de zéolithe, collective (générateurs Pressure Swing Adsorption – PSA) ou individuelle (petits concentrateurs individuels d’O2 fournissant de 1  à 10 l/mn). Dans les pays riches, les concentrateurs individuels d’O2 servent aux insuffisants respiratoires à domicile. Dans les pays en développement (PED), ils sont le plus souvent  utilisés pour fournir de l’O2 à l’hôpital. C’est ce type de matériel que SPI a envoyé en nombre dans les pays ou nous intervenons, avec les limites décrites plus haut.

Médicament essentiel, l’O2 fait donc  cruellement défaut dans les hôpitaux d’Asie  et d’Afrique sub-saharienne (1), où il est fourni soit par des extracteurs individuels toujours en nombre insuffisants et souvent sans organisation de la maintenance, soit  par des bouteilles d’O2 gazeux de 7,5 m3 sous pression, parfois disposées en rampes alimentant des prises murales, mais le plus souvent déplacées d’un lit à l’autre en fonction des besoins. Ces bouteilles sont remplies par des industriels gaziers locaux, souvent filières de grandes entreprises internationales qui ne sont pas des philanthropes. A cause du coût et des problèmes logistiques, entraînant de fréquentes ruptures de stock, ce système est jugé inadapté par l’OMS qui recommande les concentrateurs en particulier pour les enfants (2).. 

Le choix des générateurs PSA

Les générateurs PSA, par l’autonomie qu’ils confèrent et les économies qu’ils permettent (prix correspondant à 2-3 ans de consommation en bouteilles d’O2) sont intéressants pour les hôpitaux des PED, sous réserve d’un matériel de qualité fourni par un constructeur reconnu qui dispose dans le pays d’un installateur fiable assurant ensuite la maintenance. L’humidité en zone tropicale, source de panne, à cause de l’affinité de la zéolithe pour la vapeur d’eau, nécessite la production préalable d’un air médical sec couplé au générateur d’oxygène.

Plusieurs pays, Cambodge, Gabon, Madagascar, RDC adoptent cette technique, qui n’est pas un produit réservé aux pays pauvres : des générateurs d’O2 sont en service depuis longtemps aux USA et au Canada. Le programme national développé au Sénégal, sous l’impulsion du Président de la République, avec 35 hôpitaux équipés dans tout le pays, est exemplaire. Dans ce pays, SPI a mis en place, au CHU de Fann, un atelier de maintenance des concentrateurs individuels  et développe un programme d’oxygène à domicile pour les insuffisants respiratoires.

L’installation des générateurs PSA se fait souvent dans un climat de tension importante, entre les gaziers, tenant d’une production industrielle, autrefois en situation de monopole, et les sociétés qui commercialisent les générateurs.

Les besoins sont immenses et l’importance du marché est propre à satisfaire tous les producteurs, d’autant que ces techniques peuvent être complémentaires, l’important étant de mettre en place des solutions pérennes au moindre cout et d’assurer des contrats de maintenance fiables et durables. SPI s’efforce de conseiller utilement ses partenaires dans le choix des matériels en privilégiant les sources d’O2 pérennes, permettant une production suffisante bien adaptée aux besoins, avec de robustes contrats de maintenance.

Références :

  1. L’Her P, Tchoua R et coll. Le problème de l’oxygène dans les pays en voie de développement Med Trop 2006 ; 66 : 631-638
  2. Oxygen therapy for children – WHO 2016 
  3. Bedoucha C et coll. Sécurisation de l’approvisionnement en oxygène médical : Une solution innovante en outre-mer. Techniques Hospitalières n°753, 2015, 15-18
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Découvrez nos actions

Les actions de SPI sont centrées sur la formation, le transfert de technologie et la fourniture des matériels nécessaires à la spécialité. Elles ont débuté en 1993 au Cambodge, à la Faculté de Médecine (formation initiale, CES de Médecine, DU, puis DES de pneumologie) et dans les hôpitaux de Phnom Penh et des Provinces.

Nous sommes aujourd'hui présent dans plus de 24 pays, à travers 5 types d'actions différents : Enseignement et radiologie, Actions Oxygène, Endoscopie et échographie, VNI et sommeil, Recherche clinique.

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